L’armoise est une plante herbacée vivace de la famille des composées.
Il existe de nombreuses espèces recensées, les plus connues étant l’estragon, l’absinthe, et le génépi. L’armoise qui nous intéresse est «Artemisia Vulgaris » ou herbe de la Saint Jean, herbe à feu, tabac de Saint Pierre.
L’armoise est cultivée sans insecticide, sans pesticide ni engrais chimique, loin des pollutions urbaines. Le lieu où elle grandit lui confère des vertus spécifiques en raison du climat, de l’altitude, du mode de culture qui la rend plus apte à soulager les affections. Elle puise dans la terre les substances nutritives dont elle a besoin, elle élève ses tiges vers le ciel pour recevoir la lumière et la chaleur nécessaire à son développement.
Elle atteint le summum de ses qualités au solstice d’été. Elle peut être récoltée ce jour là, tels les druides coupant le gui et retrouvant dans ces gestes toute une symbolique.
Coupée tige par tige et réunie en bouquets, l’armoise est suspendue dans des séchoirs aérés sous abri, la tête en bas afin de dynamiser au maximum les sommités fleuries.
Après quelques mois, l’armoise est sèche. Commence alors l’effeuillage en machine pour le mélange des feuilles et des fleurs. Réduit en poudre, ce mélange est conditionné dans nos ateliers sous forme de rouleaux de différents diamètres, enrobés d’ un papier très fin et résistant. Ces rouleaux se nomment «moxas» du japonais «moguza» qui signifie «feu prolongé».
En Occident, l’homme est considéré comme un être isolé, sans relation avec le monde qui l’entoure. Tel un mécanicien qui, devant une machine, va réparer la pièce endommagée, le praticien considère le corps comme une mécanique composée de différents rouages.
Il soigne le plus souvent l’effet et non la cause, se préoccupant essentiellement de la partie visible des symptômes. C’est voir l’arbre et ignorer la forêt.
En Orient, et notamment dans la pensée chinoise, l’homme s’intègre dans l’univers. Il y a le ciel, il y a la terre et tout ce qui vit. L’homme résulte de l’équilibre énergétique du ciel et de la terre. Il est influencé et conditionné par les saisons, le froid, le chaud, l’humidité… et rythme sa vie en fonction des éléments.
Dans la vision chinoise du monde, l’homme est une entité énergétique. Matière et énergie le composent. L’énergie met la matière en mouvement et la matière nourrit l’énergie suivant des trajets définis appelés méridiens.
La médecine chinoise repose principalement sur l’existence de deux énergies, dualistes parce que complémentaires et opposées à la fois : le YIN et le YANG toujours jugés l’un par rapport à l’autre.
Est Yang ce qui est chaud, clair, léger. Est Yin ce qui est froid, sombre, humide. |
Yin et Yang symbolisent le jour et la nuit, le ciel et la terre, l’homme et la femme.
Si l’homme est en déséquilibre, en discordance avec les rythmes cosmiques, son énergie ne circule plus. Il est malade. Il faut rétablir le circuit.
Le diagnostic du médecin chinois tient compte du Yin et du Yang et se base sur l’observation du visage, des pouls, de la langue, des mains. Il conclut en choisissant la thérapeutique appropriée, qui peut être l’acupuncture, la moxibustion, ajoutant à cela une hygiène de vie, un régime alimentaire, des soins par les plantes médicinales et les techniques manuelles au niveau musculaire ou articulaire, la pratique des disciplines groupant exercices respiratoires et concentration mentale.
Les méridiens, véhiculent des forces énergétiques, parcourent le corps en reliant en superficie les points cutanés et en profondeur les différents organes internes, servant d’agent de liaison.
À chaque méridien bien individualisé, les Chinois donnèrent le nom de l’organe avec lequel il était un rapport : par exemple, méridien du gros intestin « GI», du cœur « C », etc.
Les méridiens sont répartis symétriquement sur l’ensemble du corps.
Ainsi, en agissant sur le circuit de l’énergie soit par une puncture, une pression, un massage, soit par l’effet de la chaleur due au moxa, on modifie la physiologie de l’organe-fonction et de l’aspect psychique.
Tonifier ou disperser l’énergie sont des termes que nous n’avons pas l’habitude d’employer, puisque essentiellement utilisés par des spécialistes.
Cependant, se servir des moxas pour soigner des affections passagères ou soulager les petits maux qui nous gâchent la vie, tel un refroidissement, une névralgie, un stress passager, est à la portée de tous et sans danger.
La moxibustion consiste à stimuler des points d’énergie, des zones musculaires dans le but de réchauffer, de tonifier, de réguler l’énergie.
En effet, le moxa s’utilise en combustion. Enflammé à une extrémité et porté à incandescence, le rouleau est approché d’un point précis du corps dans le but de le stimuler, sans le toucher. Ces points d’énergie sont connus des personnes s’intéressant aux diverses thérapeutiques de santé naturelle et médecines énergétiques : acupuncteurs, masseurs, praticiens issus des écoles d’acupressure digitale, de Qi-Cong, shiatsu...
Cette méthode s’appelle «MOXIBUSTION». En Asie, c’est une médecine populaire utilisée au quotidien dans les familles et les hôpitaux. L’homme en bonne santé suit les rythmes de la nature, dès lorsque cet ordre est perturbé, son équilibre s’affaiblit et la maladie s’installe.
La moxibustion rétablit l’équilibre énergétique, condition de bonne santé. Le moxa disperse la douleur, fait circuler le sang et renforce l’énergie par l’action de la chaleur.
La pratique de la moxibustion permet de:
On allume l’extrémité du moxa, on l’active en soufflant dessus pour que toute l’extrémité soit incandescente et se consume régulièrement. |
Il existe différentes techniques employées par les différents spécialistes. Nous utiliserons ici deux méthodes, celle dite de picorage, et celle de moxa doux.
« Moxa par picorage »
Vous avez localisé le point et allumé le moxa.
Imaginez le bec d’un oiseau qui picore et approchez le moxa incandescent à environ 1 cm de la peau par intermittence toutes les cinq secondes environ. |
Ceci cinq ou six fois. Vous devez ressentir une chaleur douce, la peau rougit légèrement. Cette chaleur douce engendre une action en profondeur extrêmement puissante.
« Moxa doux »
La méthode consiste à approcher le moxa à 2 ou 3 cm du point à traiter de façon à ce que la sensation ressentie soit tiède et agréable. Le temps d’application est plus long et peut durer de 5 à 20 minutes. |
Le burner permet au praticien de traiter en grande sécurité même en cas de mouvement imprévu du patient. Il permet aussi au patient de se traiter en autonomie, en particulier pour les points difficilement accessibles (par exemple sur le dos).
Allumer le moxa, l’insérer dans le burner. Le bloquer en poussant et en tournant le manche. | |
Pour éteindre le moxa, le placer dans l’étouffoir sans appuyer, il s’éteint instantanément par manque d’air.
Utilisation de l’étoupe :
Pour des soins plus en profondeur ou des problématiques récurrentes, on peut utiliser l’étoupe d’armoise.
L’étoupe simple (EC21) est obtenue par un pré broyage des feuilles d’armoise séchées. On peut l’utiliser sous forme de grain de riz ou de cône, sur gros sel, tranche d’ail ou de gingembre, évitant ainsi les brûlures. Le grain de riz s’obtient en roulant de l’étoupe du bout des doigts.
L’étoupe purifiée (EP) est obtenue après raffinage. Elle peut aussi être utilisée sur aiguilles tant sa texture est facile à façonner.
NE PAS FAIRE DE MOXA :
PRUDENCE :